Comment surmonter les peurs en thérapie

“Notre capacité à utiliser efficacement notre volonté est souvent ignorée dans nos vies et surtout considérée comme quelque chose qui requiert un sens de la force.  ~ Thomas Goenczi

Thomas Goenczi
Collaborateur du Lookout

L’un des défis les plus angoissants de la thérapie est d’affronter les peurs liées à la consultation. Comprendre ces peurs permet d’éviter qu’elles ne dictent la vie d’une personne. Une fois que les individus comprennent mieux leurs peurs face à la thérapie, ils peuvent mieux apprendre à les surmonter et à poursuivre leur parcours thérapeutique.

Il existe des peurs communes concernant l’expérience de la consultation. Elles comprennent, sans s’y limiter

• La peur de l’incertitude au moment de s’engager dans une thérapie ;
• La peur d’embrasser des états de vulnérabilité et d’ouverture ;
• La peur de se confronter à des questions que l’on trouve dérangeantes pour soi-même ;
• Peur de ne pas être entendu ou de ne pas pouvoir entrer en contact avec le thérapeute ;
• Peur d’affronter des sujets qui sont enracinés dans un traumatisme ; et
• la peur de ne pas atteindre ses objectifs/la peur du succès.

Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle met en lumière les peurs communes auxquelles les individus sont régulièrement confrontés en thérapie.

Ces peurs semblent avoir un pouls qui leur est propre. Lorsque la peur est incongrue par rapport à la réalité, elle a presque un caractère possessif. Elle limite la capacité d’un individu à vivre pleinement sa vie. Cependant, la peur nous enracine également dans un sens de la réalité et nous aide à ne pas devenir psychologiquement surgonflés ou narcissiques. Par conséquent, la peur devient un élément essentiel de notre capacité à évaluer les niveaux de risque dans n’importe quelle situation.

Lorsque nous choisissons de prendre des décisions ancrées dans nos peurs, nous anticipons l’émergence de la peur pour décider comment et quand agir. Cela finit par créer une boucle inconsciente et nous pousse à rendre nos peurs essentielles à la prise de décision.

Alors, comment commencer à surmonter nos peurs et à briser cette boucle ?

La confrontation avec la peur active naturellement le courage. Le courage est notre armure psychologique contre la peur et la défense contre les horreurs les plus inquiétantes. Le courage peut être difficile à mobiliser dans les moments de grande détresse psychologique, et parfois il ne suffit pas. Si le courage est notre armure contre la peur, notre volonté est l’arme d’accompagnement nécessaire pour la vaincre.

Notre capacité à utiliser efficacement notre volonté est souvent négligée et présentée comme un élément qui requiert un sens de la force. Bien que la force soit une caractéristique essentielle de la volonté, il y a aussi un élément d’habileté et de bienveillance nécessaire lorsque l’on veut faire quelque chose pleinement.

Prenons un exemple.

Un homme a éprouvé la peur habituelle d’évoquer en consultation une pensée ou une situation où il a agi d’une manière qu’il a jugée dérangeante. Disons qu’il a été pris de crises de rage incontrôlables dans les situations les plus anodines, ce qui a effrayé sa partenaire.

Lors de la consultation, il est confronté à l’effroi de devoir en parler à son thérapeute. Des pensées telles que “Que vont-ils penser de moi ?”, “Dois-je vraiment en parler ?” et “Ce n’était pas si grave…” se bousculent à l’intersection de la peur. C’est à ce moment-là que l’émergence de notre courage, doté de volonté, guide notre choix : céder à la peur de manière limitée ou consciente, ou l’affronter pour essayer de la surmonter ?

Tout cela se passe en quelques secondes et, souvent, de manière inconsciente. Cependant, si vous avez la possibilité, en thérapie, de faire une brève pause, de respirer et d’évaluer consciemment la manière dont vous souhaitez affronter votre peur, ce moment de pause peut contribuer à désarmer la peur, à vous aider à y être moins attaché et à vous permettre d’aller de l’avant dans votre parcours thérapeutique.

Thomas Goenczi est un ancien combattant de la MRC et un conseiller clinique diplômé qui exerce en cabinet privé : Well Then Therapy.

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