LE SSPT : Blessés et dépendance

Thomas Goenczi, 
Collaborateur de Lookout 
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Lorsque nous sommes psychologiquement blessés par un traumatisme, de nombreuses voies s’offrent à nous. Cependant, nos choix et notre sens de l’autonomie sont souvent entourés de vieux schémas. Ces schémas se développent aux niveaux émotionnel, comportemental et mental. Il s’agit d’un processus très inconscient pour la plupart des gens. En raison de cette inconscience, nous sommes incapables de remarquer à quel point nous nous sommes éloignés du chemin du bien-être psychologique.
 
Le problème n’est pas nécessairement de minimiser l’ampleur de ce qui s’est passé à ce stade, mais plutôt notre capacité à y faire face et à le traiter. Lorsque nous sommes psychologiquement blessés par un événement traumatisant, nous faisons consciemment et inconsciemment de notre mieux pour y faire face. Cependant, en cas de traumatisme, les déficits d’adaptation que nous avons accumulés pendant l’événement sont souvent amplifiés. C’est pourquoi nous pouvons être entraînés sur la voie d’un excès désespéré qui se transforme en dépendance dans la recherche du confort.
 
Lorsque nous devenons trop dépendants d’une seule façon de faire face à la situation, le cycle de l’habitude se resserre. Notre vie devient une révolution perpétuelle du même schéma, jour après jour. Il est débilitant de ne pas se voir aller de l’avant et de ne pas avoir de vision de ce que l’on peut devenir. Se sentant et pensant comme si nous avions échoué, nous choisissons souvent inconsciemment de reprendre la méthode que nous connaissons si bien. Cette approche de la guérison du traumatisme, associée à une inactivité ennuyeuse, peut créer une tempête parfaite pour la dépendance.
 
L’une des façons d’envisager la dépendance est de la considérer comme une habitude inconsciente transformée en dépendance consciente. Dès le départ, lorsque nous traitons un traumatisme, nous cherchons à soulager la blessure psychique et à la mettre à distance. Cette démarche est d’abord sincère, mais elle devient artificielle lorsque l’on se rend compte à quel point l’habitude est devenue préjudiciable.
 
Des études explorant le lien entre le syndrome de stress post-traumatique et la consommation de substances psychoactives ont montré que les deux coexistent souvent sur le plan statistique ; les estimations suggèrent que dans le bas de l’échelle, ils coexistent à un taux de 25 % et que la prévalence de l’association peut atteindre 49 %.
 
D’une certaine manière, l’ego n’a plus la capacité de contenir toute la douleur qu’il a endurée. Notre ego – la partie consciente de nous-mêmes – explose comme une ampoule dans le ciel nocturne avec notre dernier traumatisme. Nous sommes sans lumière et l’obscurité commence à s’installer.
 
Au début, nous ne voyons pas ce qui se passe, l’ancienne démesure devient la nouvelle norme. C’est ce qui rend la dépendance au traumatisme si insidieuse. En fin de compte, nous cherchons simplement à nous soulager, à nous échapper et à renoncer à notre capacité de choisir. Cependant, renoncer à soi-même de cette manière, sans confrontation authentique avec les problèmes fondamentaux de notre vie, c’est vivre une vie guidée par la peur.
 
Le thème de la dépendance semble exercer une influence considérable sur la psyché collective de nos jours. Il vous incite à prendre un peu de recul et à examiner certaines de vos habitudes.
 

Voici quelques questions que vous pouvez vous poser :

  • D’où viennent mes schémas psychologiques ?
  • Pourquoi mes schémas émotionnels et de pensée sont-ils ainsi ?
  • Dans quelle mesure les traumatismes que j’ai dû subir ont-ils influencé ces modes de vie ?
  • Quels sont mes moyens actuels pour y faire face ?
  • Qui prend les décisions ? Mon moi conscient ou suis-je guidé par mon inconscient ?
 
Se poser des questions sur ses schémas est la première étape de la recherche de soi. Lorsque nous sommes curieux de nous-mêmes, nous trouvons les crochets auxquels nous sommes accrochés. Une fois que l’on a pris conscience d’un schéma, on peut commencer à explorer des options sur la meilleure façon de s’en sortir à l’avenir. Tout cela semble assez facile, mais ce n’est pas facile. C’est peut-être simple, mais pas facile.
 
La première partie du choix consiste à savoir que nous avons à nouveau des options et que les options nous donnent de la lumière. Et lorsque nous commençons à recoller les morceaux de notre ego, nous pouvons le faire en toute connaissance de cause et en toute liberté de choix.
 
Thomas Goenczi est un ancien combattant de la MRC et un conseiller clinique diplômé qui exerce en cabinet privé : Well Then Therapy.
 
Le contenu de ce site n’est pas destiné à remplacer les conseils, le diagnostic ou le traitement d’un professionnel. Demandez toujours l’avis de votre professionnel de la santé mentale ou d’un autre prestataire de santé qualifié pour toute question relative à votre état de santé.

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