Résistance et thérapie

Thomas Goenczi
Collaborateur de Lookout

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La résistance est une loi naturelle ; c’est l’un des ingrédients de notre réalité. Nous y sommes confrontés dans tout ce que nous faisons.

Cependant, nous ne la voyons pas seulement en nous-mêmes, car elle est également présente au niveau collectif.

Extrinsèquement, la résistance se manifeste dans la société sous la forme de mouvements culturels, politiques et idéologiques. Intrinsèquement, que ce soit de manière consciente ou inconsciente, nous nous y heurtons dans chaque acte de notre vie. En ce sens, nous sommes pris dans le combat perpétuel entre l’inertie et la vitalité.

La thérapie est une confrontation avec les résistances psychologiques auxquelles nous sommes confrontés. Ces résistances sont omniprésentes et se manifestent de multiples façons ; il est essentiel de les découvrir pour savoir à quoi nous nous heurtons.

Tout au long du processus thérapeutique, nous nous mettons à l’abri des résistances dans le déni. Par exemple, un individu était venu en consultation pour travailler sur sa relation avec son père, qui avait quitté sa famille lorsqu’il était plus jeune. Il est incapable d’accepter que son mode de vie est à l’opposé de la façon dont son père l’a élevé. Cependant, il nie le fait qu’en se comparant sans cesse à son père, il est toujours, d’une certaine manière, “paterné” par lui. Il est attaché à l’idée de celui qu’il ne devrait pas être, en l’occurrence son père. Cela l’empêche de reconnaître le père qu’il est et, potentiellement, de se réconcilier avec cette partie de lui-même. Le déni nous permet de continuer à vivre une vie de satisfaction mal perçue. Une fois que nous le nions, nous nous fermons à la résistance au lieu de l’honorer.

La résistance apparaît également dans la rationalisation. Par exemple, nous venons souvent en thérapie avec une vision pessimiste de la vie. Nous avons été battus psychologiquement pendant trop longtemps pour acquérir la confiance nécessaire pour voir le bien et la lumière dans le monde. Pour cette raison, nous pensons que nous n’irons pas mieux. La preuve est faite que nous ne sommes qu’une goutte d’eau dans l’océan chaotique de la société et que, dans un sens, nous sommes impuissants. Pourtant, il est essentiel de réfléchir à la question de savoir si nous l’évaluons en toute connaissance de cause. Nous pouvons utiliser la rationalisation pour embrasser la résistance, mais nous devons nous méfier lorsqu’elle va de pair avec le déni.

Un autre exemple de résistance consiste à ne pas inviter à s’ouvrir aux émotions. Nous considérons parfois l’émotion comme un signe de faiblesse, comme un abandon à quelque chose que nous ne pouvons plus contrôler. Or, l’émotion est l’étincelle qui alimente la façon dont nous avançons dans notre vie. Nous nous défendons souvent contre les émotions parce qu’elles influencent notre vie. En thérapie, l’émotion est une énergie ; lorsque nous l’accueillons, nous devenons moins résistants aux émotions en dehors de la salle de thérapie.

La résistance doit être honorée. Lorsque nous nous demandons pourquoi cette résistance se manifeste, nous pouvons en découvrir les fondements. Nous rencontrons souvent des résistances lorsque nous nions quelque chose que nous trouvons profondément troublant ou dérangeant à propos de nous-mêmes ou du monde qui nous entoure. Nous devrions nier la résistance pour ne pas être ébranlés par elle, mais nous devons comprendre pourquoi nous en faisons l’expérience en premier lieu ; nous vivrons alors une vie pleinement holistique.

Thomas Goenczi est un ancien combattant du RCN et un conseiller clinique diplômé qui exerce en cabinet privé : Well Then Therapy.

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