Archana Cini
journal Lookout
Le service sous les vagues est tout sauf tranquille.
Pour la première maître de 2e classe (PM2) Patricia Inglis, soutenir les interventions d’urgence, maintenir le moral dans un environnement confiné, servir de centre de communication, faire respecter la discipline, participer aux briefings et gérer les tâches administratives ne sont que quelques-unes des tâches qui font que le déploiement d’un sous-marin est un travail trépidant. La PM2 Inglis est actuellement affectée au NCSM Windsor en tant que première femme capitaine de la Force des sous-marins canadiens (FSC). Le capitaine est particulièrement important à bord des sous-marins, où la communication avec le monde extérieur s’estompe sous l’eau, l’espace se réduit et les tensions sont vives.
Bien que sa nomination en tant que première femme capitaine d’un sous-marin revête une importance historique, la PM2 Inglis reste concentrée sur les responsabilités de son poste.
« Je suis extrêmement fière d’être la première femme à occuper ce poste au sein de la communauté sous-marine canadienne, et j’espère sincèrement honorer cet héritage », a-t-elle déclaré.
« Mais surtout, j’espère que cela renforcera l’idée que le leadership au sein de la FSC repose sur de réelles compétences et sur la capacité à établir des liens avec les membres d’équipage, quelle que soit leur origine. » Pour le PM2 Inglis, de telles étapes importantes encouragent également le développement à long terme en démontrant comment la diversité des perspectives et des approches améliore l’efficacité de l’équipe.
Ce qui surprend le plus les gens dans la vie d’un sous-marinier, c’est l’absence d’accès à Internet sous la surface. « Alors que les personnes servant à bord des navires ont généralement accès aux réseaux internes et à Internet, l’expérience à bord d’un sous-marin est très différente », explique le PM2 Inglis. « Nous n’avons aucun accès jusqu’à notre retour au port, ce qui rend impossible même de prendre des nouvelles de nos proches ou de lire les actualités. »
Ayant grandi en Nouvelle-Écosse, la PM2 Inglis ne s’était pas toujours imaginée en uniforme naval. Elle s’est d’abord orientée vers une carrière dans le tourisme et l’hôtellerie, mais l’appel de la mer a été plus fort. Après avoir été déployée à bord du HMCS Winnipeg pour des opérations anti-piraterie dans le golfe d’Aden, la PM2 Inglis s’est intéressée de plus en plus à la force sous-marine. Les conversations avec les sous-mariniers, les récits de camaraderie et l’idée d’un travail à fort impact dans des espaces confinés ont éveillé quelque chose en elle.
Elle s’est portée volontaire pour servir dans les sous-marins en 2011, puis a gravi les échelons en occupant divers postes opérationnels, notamment ceux de superviseure de la guerre électronique, de chef des opérations et de chef de l’entraînement en mer pour les sous-marins, avant d’être nommée à son poste actuel de timonière.
Pour le PM2 Inglis, la réussite d’une carrière dans la marine ne repose pas uniquement sur l’expertise technique, mais aussi sur des valeurs humaines profondes. Elle considère que la curiosité, la résilience et l’indépendance sont les pierres angulaires de son développement. « La résilience n’est pas seulement un trait de caractère, c’est une nécessité. Il faut être capable de s’adapter, de rebondir et d’aller de l’avant lorsque les conditions sont difficiles et imprévisibles. Ce qui compte, c’est de se montrer curieux, prêt à évoluer et disposé à sortir de sa zone de confort. »